Quand une équipe du GSP hyper-motivé visite le gouffre de la Fromagère jusqu’à -800m!
Bravo à Florian, Cédric, Laurence, Arnaud, Théo et Raphaël, les Potavercors!
Une magnifique expédition et un très beau reportage!
Quand on est dans les profondeurs de la vie… Quand on ne sait plus si c’est le jour ou la nuit… et que cela n’a pas d’importance…
Auteur/autrice : Rachel Monnat
Dans les entrailles de la Baroche
Article paru dans le journal de La Baroche au mois de mars 2022.
Gouffre de Pourpevelle, 12.03.2022
Lucia, Justin et moi-même partons sous la direction de Marc au gouffre de Pourpevelle, sur la commune de Soye, dans le Doubs en France.
Nous nous équipons avec la sous-combi, tout en prenant dans nos sacs des néoprènes pour la partie mouillée. Marc nous a préparé psychologiquement, un puits de 40 mètres avec une fractio (pour moi), de l’eau pas plus haute que les genoux (pour Lucia), pas d’étroitures (pour Justin).
L’entrée dans le gouffre est un immense puits tout à fait splendide pour arriver dans une immense coupole… où plein de chauves-souris étaient accrochées au plafond.
Dans le second puits, nous avons dû faire attention à un Grand rhinolophe qui avait pris ses quartiers… Apparemment, nous ne l’avons pas dérangé, car il était toujours là au retour.
Arrivés au fond du puits 40 mètres, nous nous sommes changés pour la grotte humide.
Nous étions un groupe très équilibré… chacun avait son blocage. Lucia n’aime pas l’eau, Justin est claustrophobe et moi, j’ai le vertige. Marc faisait des séances de thérapie pour chacun de nous ! Il s’est avéré que l’eau jusqu’aux genoux allait jusqu’au cou… surtout quand on rampait dans l’eau… Et que les immenses espaces étaient parfois pratiqués à quatre pattes.
Cependant, la grotte est juste :
MAGNIFIQUE, SPLENDIDE, EXTRAORDINAIRE, PRESTIGIEUSE…
C’est une des plus belles que j’ai jamais faites !
Autant dans la beauté des concrétions, dans la diversité de la grotte et surtout avec ces gours : des cuvettes d’eau dans la roche, parfois remplie d’eau, parfois sèches où la calcite brillait de tous ces éclats ! Nous étions dans ses bassins entourés de joyaux !
Nous avons pu observer des Niphargus, ces sortes de petites « crevettes » toutes blanches et sans yeux.
Nous étions tous heureux de cette sortie et chacun a su surmonter ses peurs ! Sauf Marc… car il n’y avait pas de serpents… 😉
La cohésion de l’équipe est si importante quand nous descendons dans les méandres de la terre et c’était une réussite.
Le réseau de Pourpevelle se développe sur 11 kilomètres et nous ne sommes pas arrivés jusqu’à la barrière blanche… Ce sera pour une prochaine fois !
Un immense merci à Marc pour son dévouement, son organisation, son savoir !
Nous avons des souvenirs plein la tête !
Creux Dentier, 09.01.2022
C’est dimanche matin que nous nous sommes retrouvées avec Amandine pour partir au Creux Dentier, une grande première pour moi.
Sous une magnifique tombée de neige, nous nous sommes préparées.
Puis, départ…
Après avoir descendu le premier puits, puis entamé le deuxième, j’ai compris que je passais réellement à un autre stade que mes nombreuses années d’initiation… J’ai été impressionnée par la largeur des puits avec des grands espaces. Amandine m’a dit que les personnes qui avaient le vertige ne pouvaient faire cette grotte ! J’ai répondu « Mais, j’ai le vertige ! » Mais elle m’a rassurée, me disant que j’avais l’air d’aller ! Donc, je faisais mes manipulations très concentrées en ne pensant pas au vide ! Pendant ce temps Amandine était aussi très concentrée à tester la fonction photo et topo de son nouveau smartphone ! Nous sommes allées jusqu’au bout de la galerie des poupées. Nous avons cherché les poupées sans succès !
Nous avons pris un repas bien mérité tout en papotant à bâton rompu… avant de prendre le chemin du retour.
La remontée se faisait presque aisément… sauf quand j’ai vu la vire dessus moi et la manipulation que j’allais devoir faire dans le vide… Donc, tout en remontant, je me répétais en mode continu « Ne pense pas au vide, ne pense pas à la vire, ne pense pas au vide et surtout pas à la vire ». Ce n’était pas vraiment efficace, alors j’ai appelé Amandine « Parle-moi ! Entame une conversation ! Fais-moi penser à autre chose !» Elle a voulu parler de Pole dance. J’ai vite rabroué que ce n’était pas le bon sujet de conversation à ce moment-là ! Bref, à force, la vire était là et en se concentrant sur la technique, c’est bien allé !
Avec la fatigue et les petits stress, j’ai créé une dépendance à Amandine… chaque fois qu’elle faisait un pas éloigné de moi, je criais « Ne part pas ! » Cela nous faisait bien rire…
Moralité, j’ai trouvé bien plus facile un puits de 35 mètres de long plutôt étroit en largeur qu’un puits de 20 mètres dans une énorme cavité… Mais, il faut le remarquer le spectacle, la beauté sont grandioses !
En entamant le dernier puits et entrapercevant le soleil et la neige… j’entends une voix et des bruits à l’extérieur… et une tête qui surgit… Lucia ! Incroyable ! Invraisemblable ! Elle regrettait tellement de ne pas être venue, qu’elle a emmené Marc et son bébé pour voir s’ils nous se retrouveraient ! Marc était dubitatif… mais en arrivant au trou, Lucia annonçait : « La corde bouge ! »
On se serait donné rendez-vous que jamais nous ne nous serions retrouvés !
C’est dans la bonne humeur que nous avons retrouvé terre en belle compagnie et avec un beau bébé dans une superbe et authentique luge transformée avec un siège.
Et un grand merci à Amandine pour son soutien psychologique, coaching et belle présence !
Creusage au gouffre de Montvoie
C’est le 29 décembre qu’Amandine, Lucia, Marc et moi-même sommes descendus au gouffre.
Chacun de nous a creusé avec beaucoup d’énergie, remontant des bidons parfois très plein… Espérant être la première personne a découvrir un grand puits de 20 mètres… (la corde était prête), mais cela n’a pas été le cas ! Nous nous serions contentés d’avancer de deux mètres… mais cela n’a pas été le cas non plus…
Mais…
Nous avons pu ôter des cailloux, quelques blocs et de la très belle boue !
Ça sonne toujours creux… donc nous attendons toujours de faire de la première !
Après analyse de la situation, Marc et Amandine ont décidé de la meilleure tactique pour la suite du creusage ! Renseignement auprès d’eux !
Donc on attend la suite avec impatience…
Nous sommes remontés par les fameuses étroitures… À la sortie, une Meta menardi logeait sur le casque de Lucia, une très jolie araignée brun et rouge qui aime les grottes, merci à Amandine pour ses connaissances.
Saviez-vous qu’une araignée faucheuse stressée, abandonne une de ses pattes ? C’est ce que nous a appris Lucia. Nous avons pensé que c’était peut-être la même chose pour la Meta menardi… car malgré tout l’amour que nous lui avons témoigné, elle n’avait plus que sept pattes quand on l’a relâchée… Mais, d’après les renseignements pris par Gauvain, la Meta menardi n’est pas connu pour s’adapter en autotomie et perdre spontanément un membre pour échapper aux prédateurs. Avons-nous fait une découverte? Ou a-t-elle été victime d’un accident externe? Mystère…
C’était une belle sortie. Pour moi, une première verticale aussi étroite, un premier creusage (il faudra que je songe à m’habiller plus chaudement), mais par contre, la deuxième fois que j’abîme ma voiture au GSP en 2021. Du coup, j’ai commencé une séance de thérapie avec ma voiture…
Un grand merci pour cette belle journée que nous avons commencée et terminée ensemble sous la bonne humeur (mon énervement ayant pu être canalisé par une équipe vraiment cool).
Initiation au Touki Trou
Le 19 décembre, nous sommes partis faire une journée d’initiation organisée de main de maître par Amandine.
Il y avait quatre personnes en initiation : Nathalie, Jean-Claude, Fred, Silvie(la tante de Gauvain) et quatre spéléologues : Amandine, Raphaël, Gauvain, Rachel (je révisais pour la Xième fois).
Nous nous sommes retrouvés au local du GSP à 8h30 afin que chacun trouve son matériel, puisse se l’approprier et le régler à sa taille (surtout pour Fred ;-)) ; avant de suivre l’enseignement de base donné par Amandine.
Puis, c’est le départ pour le Touki Trou aux Pommerats (accessoirement mon lieu d’origine).
À peine descendu le premier puits, un joli petit rhinolophe hibernait. Gauvain a expliqué qu’il hiberne en étant entièrement emballé dans ses ailes, c’est ainsi qu’on le reconnaît. Il est nommé rhinolophe à cause de son nez en forme de morille et petit, car il est petit!
L’équipe s’est retrouvé dans la grande salle, avant de se séparer en deux groupes, l’un faisant le troisième puits et Raphaël, Silvie et moi-même avons passé la vire pour visiter le boyau, avec des jolies étroitures. Arrivés au bout, Raph a proposé d’éteindre nos lampes et de revenir dans la nuit… C’est donc à tâtons que nous avons trouvé notre chemin… et j’avoue que je suis complètement fan de ce moment vécu !
Après une pause casse-croûte dans la salle, nous avons pris le chemin du retour.
Gauvain a fait le sauvetage d’une grenouille rousse qui était en bas du premier puits. Elle est nommée rousse… car elle était toute verte ! Mais à cause de ses tempes, c’était bien une rousse. Et on a compris qu’il ne fallait pas contredire Gauvain… Nous sommes donc descendus à 8 et remontés à 9 où une maison a été creusée pour cette dernière arrivée.
C’est vers 18h que nous avons retrouvé le local pour ranger le matériel et prendre un apéro bien mérité ! Tous les initiés ont traversés les trois puits sans difficulté… l’enseignement donné par Amandine a été excellent. Tout a été parfait, magnifiquement orchestré, une belle équipe, une belle ambiance et les initiés étaient ravis !
On ne mentionnera pas qu’ils manquaient juste quelques mousquetons… Mais rien n’arrête Raphaël et s’il n’avait rien dit et qu’Amandine n’avait pas déséquipé, on n’aurait rien remarqué. Moralité… avec rien on peut faire tout ! Et en bonne et due forme !
C’était aussi une grande première pour Raphaël, car il n’avait jamais vu quelqu’un amené du gingembre sous terre ! C’est chose faite…
Un immense merci à notre organisatrice, chef de groupe, responsable, Amandine ! On a passé une merveilleuse journée !
Duo Rachel et Mario à Milandre
Je désirais expérimenter le son dans les grottes… C’est donc tout naturellement, que le 16 novembre j’ai emmené Mario Leuenberger et son cor de Alpes et engagé PX comme assistant, guide et régisseur pour jouer dans l’ancienne grotte touristique de Milandre.
Nous avons donc réajusté le matériel de spéléologie en y ajoutant : cor des Alpes, toupin, flûtes à bec, canne, costumes et lanterne…
Résultat… le son est majestueux…
Montage vidéo pour le FSE Caves and Karst Art Contest 2021:
Les morceaux séparés: