Sortie au gouffre de Longirod 12/10/2024

Etaient présents Jonas Joël et Tanguy du GSP. Le rendez vous est fixé le samedi matin à 9h30 au parking de la route du col du Marchairuz. Au moment de se changer en habits spéléo, le soleil pointe le bout du nez et illumine une belle mer de nuages au dessus du Léman. La marche d’approche permet ensuite d’apprécier les couleurs d’automne sur le Crêt de la Neuve.

Vue sur les Alpes
Vue sur le Léman depuis la place de parc (photo Tanguy Racine)

On porte un sac chacun, chargé avec étanche ou néoprène, c’est selon. On emporte de quoi se restaurer à chaud dans la grotte car l’objectif, c’est le collecteur au fond du trou !

L’entrée dans le puits se fait aux alentours de 11h et tout de suite, la grotte montre ses dents. Des départs étroits et des bouts de méandre scabreux se succèdent. On accède quand même à de belles verticales et de beaux pendules, avant de revenir dans du tout petit, notamment au méandre du Broyage. Derrière, ce n’est que du plaisir, des grandes tirées verticales dans les beaux volumes des puits des vieux fossiles. On s’arrête pour une pause midi à quatorze heures. Tanguy mitonne un petit bouillon de cèpes sur un des paliers. Joël annonce qu’il n’entretient qu’une relation ténue avec les champignons. Dommage. Après la pose, on continue par le puits de la vertèbre, suivi de jolies vasques au milieu de l’actif avant de rejoindre, à 5h de progression de l’entrée le collecteur, la rivière des Mille et Une Nuits !

C’est l’heure de se sustenter de nouveau. On se nourrit de pain, de fromage, et d’émerveillement.

La rivière est large, ponctuée bancs de galets et de vasques profondes ou l’étanche ou la néoprène se révèlent nécessaires, les plafonds se perdent dans les hauteurs et proposent une magnifique coupe géologique vers l’aval. Très vite, on arrive au siphon des Larmes ou il faut faire demi-tour, non sans avoir tenté quelques ricochets. On prend quelques photos au passage pour marquer l’occasion.

Il est ensuite temps de remonter les puits. Vers 19h30, on se change, puis on commence l’ascension. La fatigue commence alors à se faire sentir pour tous : on est sous-terre depuis presque 10h, puis on s’est refroidi dans la rivière au fond. Il reste beaucoup de dénivelé positif à regagner. C’est après le méandre du Broyage, dont la sortie est atteinte vers minuit que l’on sent qu’on est dans le rouge physiquement.

Une ultime pause soupe permet de souffler et de se réchauffer un tant soit peu. Cependant, le reste des méandres et des passages inconfortables ponctionnent chacun un peu plus d’énergie. On bouge lentement, afin de vérifier toutes les sécurités sur les cordes, et surtout de ne pas coincer les sacs contenant malette photo, et combinaisons néoprènes maintenant alourdies, car mouillées. Le sommeil gagne les têtes, on pique des micro-sommes aux fractionnements, on fait des pauses entre chaque mouvement. Et ça dure.

Finalement, vers 6h du matin, on parvient à s’extirper du puits d’entrée, les muscles endoloris, le regard vague, les esprits cotonneux. Il reste une bonne demi-heure de marche alors que le jour commence à se lever. On décide de dormir quelques heures avant de reprendre la route, et exténués, le sommeil vient immédiatement.

Temps sous terre: 17h. La sortie pique tout autant qu’il avait été annoncé et c’est une aventure qui se mérite. La visite du collecteur, avec transport de combinaisons supplémentaires nécessite de négocier les méandres étroits avec précaution. Mais la sortie vaut beaucoup de points, car c’est une véritable aventure souterraine, et on se rend bien compte de l’extase qu’ont dû ressentir les explorateurs lors de la découverte des puits succédant au Méandre du Broyage sans interruption jusqu’au collecteur.

Un grand merci au groupe du SCVJ pour l’équipement en fixe, qui permet la visite à la journée (au sens large, en l’occurence).

Sortie du 13.04.2024 au Creux d’Entier

Etaient présents Jonas, Tanguy, Bambèle et Ana Paula.

Pour Tanguy et Ana, c’est une sortie découverte de cette cavité classique du Jura Bernois. Sous le soleil radieux, la petite équipe parvient à l’orée du trou avec son remarquable rail qui permet une première descente plein pot. C’est Jonas qui place la première corde et progresse en tête, en enchaînant les cordes, jusqu’au fond du puits du Bâlois. Derrière viennent Bambèle, Ana puis Tanguy.

Après une brève leçon d’équitation au fond du pendule du dernier puits (il est recommandé d’y chevaucher une arête concrétionnée pour transférer ses bloqueurs), tous les quatre vont d’abord admirer un petit lac entouré de belles concrétions avant de se diriger vers la galerie des Poupées.

On remonte une petite corde, puis on rampe avant de buter un court instant sur une escalade étroite et peu aguichante. Elle sera surmontée avec plus ou moins de grâce, avant que l’équipe poursuive son chemin dans les vastes espaces de la galerie ébouleuse et sombre de la galerie dite des Poupées.

Au fond, Tanguy poursuit avec un court ramping dans un boyau miné avant de faire demi-tour. C’est la pause déjeuner, on fait ensuite quelques photos et on prend le chemin de la sortie. Arrivés aux grandes longueurs de corde dans les puits d’entrée, on change l’ordre de progression afin de tenter quelques clichés en plongée. Jonas se contorsionne  alors pour prendre quelques poses de cordiste pour la postérité. Ana carbure derrière, tenant un des flash en contre-jour.

La sortie du gouffre se fait ensuite après 6h30 de progression tranquille, sous une jolie lumière d’après-midi. Un grand merci à l’équipe pour cet excellent moment partagé sous terre!